Comprendre la fiscalité applicable à une SCPI en 2024

Certains placements n’ont qu’un seul objectif : faire baisser la note fiscale, sans détour ni artifice. Les SCPI fiscales font partie de ces outils à la mécanique précise, conçus pour alléger la pression de l’impôt en investissant dans l’immobilier résidentiel. Derrière chaque pierre achetée, une stratégie de défiscalisation calculée, encadrée par la loi et taillée pour ceux qui voient loin.

Qu’est-ce qu’une SCPI fiscale ?

On parle de SCPI fiscale quand il s’agit d’une structure d’investissement dédiée à l’immobilier d’habitation, avec une logique limpide : acheter des appartements, immeubles ou maisons pour profiter de dispositifs légaux de réduction d’impôt. L’objectif ici dépasse la simple perception de loyers. Ce placement cherche à transformer la fiscalité en levier, en s’appuyant sur les avantages que l’État met à disposition de ceux qui investissent dans le logement.

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Ce type de structure s’adresse à ceux qui savent anticiper et accepter un horizon d’investissement relativement long, autour de 12 à 15 ans. L’idée est simple : acheter collectivement des biens, les mettre en location, et profiter collectivement des avantages fiscaux associés. Pour beaucoup, c’est une réponse à la fois à la pénurie de logements et à la nécessité de rééquilibrer sa feuille de déclaration fiscale.

Quels leviers fiscaux actionnent les SCPI résidentielles ?

Ces sociétés civiles jouent sur plusieurs tableaux, chacun correspondant à une loi de défiscalisation spécifique. Il est utile de faire le point sur les dispositifs clés avant d’engager ses économies dans ce type de placement collectif.

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SCPI Pinel

Le Pinel vise à soutenir l’investissement dans des logements neufs ou fraîchement rénovés. Les SCPI Pinel investissent massivement dans ce créneau, respectant les contraintes de zonage, de plafonds de loyers et de ressources imposées par le dispositif. Elles mutualisent ainsi l’accès à des biens difficiles à cibler en solo, et répartissent ensuite la réduction d’impôt entre les associés.

Le mode de fonctionnement séduit : la réduction d’impôt peut grimper jusqu’à 21 %, selon la durée de l’engagement locatif (12 % sur 6 ans, 18 % sur 9 ans, 21 % sur 12 ans). Parallèlement, les loyers collectés sont également partagés selon la quote-part de chacun, assurant un rendement complémentaire en plus de l’économie fiscale.

white concrete building at daytime

SCPI Malraux

Ceux qui souhaitent conjuguer stratégie fiscale et valorisation du patrimoine historique se tournent souvent vers la SCPI Malraux. Cette structure concentre ses investissements sur l’immobilier ancien à rénover, dans le respect des contraintes des quartiers sauvegardés ou classés.

Le gain fiscal varie selon la localisation : il atteint 30 % des montants engagés en travaux dans les sites patrimoniaux protégés, et 22 % ailleurs. Au-delà de l’intérêt fiscal, ce montage soutient la réhabilitation de centres-villes souvent laissés en sommeil, apportant une dimension citoyenne à l’investissement.

SCPI de déficit foncier

Avec les SCPI de déficit foncier, c’est la rénovation qui occupe le devant de la scène. Les charges de travaux et d’amélioration sont retranchées des revenus tirés des loyers. Si ces charges dépassent les recettes, le déficit foncier créé peut être imputé sur le revenu global, dans la limite de 10 700 euros par an.

Cette possibilité de reporter le surplus de déficit sur les dix années suivantes offre une marge de manœuvre fiscale appréciable. Cette mécanique attire surtout ceux qui veulent lisser la charge fiscale liée à des travaux lourds, tout en maintenant un investissement diversifié dans la pierre locative urbaine.

Comment distinguer SCPI fiscale et SCPI de rendement ?

Ces deux catégories d’investissement immobilier n’obéissent pas aux mêmes règles du jeu. Les SCPI de rendement misent sur une recherche de revenus réguliers. Elles investissent principalement dans les bureaux, les commerces ou dans l’habitation, là où la rentabilité locative prime.

À l’inverse, la SCPI fiscale repose sur la logique d’optimisation de la fiscalité. Les loyers perçus ne constituent qu’un bonus secondaire : réduire la pression de l’impôt reste la priorité. Ce type de placement séduit surtout ceux qui savent attendre, planifier, anticiper, et privilégient la construction progressive d’un patrimoine adapté à leur situation fiscale.

Ces deux instruments poursuivent donc des trajectoires radicalement différentes. D’un côté, on privilégie la génération immédiate de revenus, de l’autre, on tisse lentement des bénéfices fiscaux qui transforment l’impôt en ressource de long terme. Prendre position, c’est déjà faire un choix sur sa vision du patrimoine.

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